Bois du laoul - Bardalene
Une boucle aux caractéristiques identiques aux "Dolmens de Laoul" mais (beaucoup) plus caillouteuse et plus ingrate. Les amateurs apprécieront en automne les nombreux arbousiers le long des singles...
Départ du pont submersible de Valescure à Saint Montant. Cette fois, pour éviter la chasse gardée, il faut prendre la piste de gauche qui descend puis longe le flanc de la colline. Après un champ de lavande, on s'engage sur le joli monotrace peu couru du Vallat de la Vignasse, en pente légère et régulière. Il se transforme en piste vers son sommet. De là, on s'engage dans l'agréable descente du ruisseau de Lauzas. Après la traversée de la D4, la trace nous conduit vers le sud, au travers du plateau de Darbousset et ses capitelles, emprunte le sentier botanique, traverse la combe des Acacias et rejoint la route goudronnée. La remontée sur la piste de la plaine de Mias est terriblement caillouteuse mais souvent ombragée, contrairement à la piste forestière du Sorbier : voisine et plus cool. On est toutefois récompensé par le single en sous bois qui nous emmène vers le sommet, même s'il se termine par le portage de 100m dans un pierrier (belle vue). Brève descente et remontée par le vallon aux lavognes. Piste (hélas) jusqu'à la combe de Chalon, où l'on enchaine vers le GR4F par le beau sentier éponyme. Après l’embranchement à gauche, la piste se transforme rapidement en un sentier très cassant sur sa première moitié et un peu moins par la suite. Vous êtes dans le Bois des Géantes (dolmens) et pouvez facilement effectuer un crochet pour les admirer (voir le circuit des "Dolmens de Laoul"). Si vous n'êtes pas très motivés, abandonnez la trace et filez à droite sur la piste, pour rejoindre tranquillement le calme Vallon des Journées.
Mais si vous êtes mordus (et curieux), il convient suivre la piste plein sud, pour bifurquer brièvement plein ouest puis nord-ouest sur un sentier difficile à discerner dans la rocaille. Il est quasi roulant tout du long (avec de la détermination), mais éprouvera votre sens de l'itinéraire et de l'équilibre dans les lapiaz... Poussage à l'approche du pylône haute tension. Descente vers la Combe des Journées que l'on remonte par un sentier à la pente débonnaire mais parfois très caillouteux jusqu'au réservoir d'eau (barrage), puis excellent. Court poussage pour accéder au plateau. On roule ensuite sur une large piste jusqu'à une zone déboisée sous la ligne électrique. Le départ du sentier est rendu malaisé par la coupe et les repousses sauvages, mais la trace se précise avant de s'enfoncer dans le bois et rejoindre la D4. C'est un magnifique chemin en forêt qui nous conduit à la piste forestière que l'on emprunte à droite, pour prendre la direction de Saint Montan à la prochaine bifurcation (panneau et balisage jaune-blanc). Chemin puis sentiers splendides jusqu'au ravin de Bardalène tantôt ouvert et roulant, tantôt très encaissé et chaotique. On débouche sur le ruisseau de Rimouren que l'on longe par un magnifique sentier bâti à flan offrant une belle vue sur ses gorges et le rocher dit "Barry troué". Après le passage du Pas de l'Yeuse, le chemin redevient cassant, mais rapide. Plus bas, la trace évite une partie très embroussaillée en contournant un champs de lavande. On voit la Conche et l'arrivée.
En faire plus... ou moins
Vous apprécierez de rouler régulièrement sur des aires planes de terre noire pulvérulente. Ce sont d'anciennes charbonnières. Si vous faites une pause, vous découvrirez à proximité une ou plusieurs cabanes en pierres sèches, et parfois d'immenses chaudrons rouillés sans fond. Ce sont les vestiges de charbonnières où était brûlé le bois servant à la fabrication du charbon de bois.
Aux XIXe et XXe siècle les charbonniers s’installaient en général au bord d’un vallon boisé, ou sur un espace aéré, et proche d’une voie de communication. Il choisissait ou bâtissait une zone plane pour y dresser le four et un renfoncement pour y construire une habitation. Les charbonnières fournissaient un charbon de bois recherché par les particuliers pour cuire les aliments et travailler le métal chez les forgerons et serruriers, puis par l'industrie, car moins coûteux que le charbon du Nord.
Ce paysage dans lequel vous évoluez est le fruit du travail des charbonniers. Ils ont conditionné la présence du chêne vert qui occupe 70 à 80 % du territoire. En effet les coupes répétitives ont mis à nu le sol, les orages l'ont lessivé et le chêne vert pousse bien sur un sol sec. Les photographies et cartes postales de la fin du XIXème siècle montrent un paysage beaucoup plus dégarni qu’aujourd’hui. On était souvent charbonnier de père en fils, le savoir faire se transmettait dans la famille.